Hamed AL-KHARRAZ: « La vie est une question de choix! »
On célèbre chaque année du 8 au 14 novembre l’entrepreneuriat et ses acteurs dans plus de 180 pays des quatre coins du monde. Cette année, quatre thèmes distincts ont été mis à l’honneur : l’éducation, l’inclusion, la collaboration entre écosystèmes et la gouvernance. Tunis, le 14 novembre, Hamed Al -KHARAZ nous a accordé une interview passionnante, où il nous raconte sa passion pour l’entrepreneuriat, nous retrace son parcours et les raisons pour lesquelles il s’est lancé dans l’auto-entrepreneuriat. Entretien. Bonjour Hamed. Pour commencer, pourriez-vous nous parler de votre parcours (estudiantin , professionnel et personnel) et de ce qui vous a amené là où vous êtes aujourd’hui? Je suis Hamed AL-KHARRAZ, j’ai fait mes études universitaires en Tunisie là ou’ j’ai eu deux masters, le premier est un master professionnel en Comptabilité Contrôle Audit de l’ISCAE (l’Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises), le deuxième est un master de Recherche en Sciences de Gestion Comptable de la FSEGT (Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis) et j’ai pu aussi décrocher une bourse pour aller en Inde à l’IIM (The Indian Institute of Management) pour suivre une formation en gestion, marketing et stratégie d’entreprise hors du commun. J’ai commencé ma vie professionnelle dans un cabinet d’expertise comptable, là ou’ j’ai fait mes premiers pas, en tant qu’auditeur spécialisé dans la mise en place de dispositif de contrôle interne et là ou’ j’ai travaillé comme conseiller pour toute personne voulant créer une entreprise. Juste après quelque temps, on m’a proposé le poste de responsable comptable et financier dans une petite société industrielle, fondée par un jeune ingénieur et étant donné que je suis souvent attiré par les nouvelles aventures, j’ai accepté cette offre qui n’a pas duré longtemps. A vrai dire, ce n’était pas réellement ce que je cherchais, car, issue d’une famille d’entrepreneurs du coté de mon paternel et d’enseignants du côté maternel, mon grand-père maternel feu Mongi Chemli m’a toujours poussé vers l’enseignement Universitaire, oui j’ai réalisé son rêve et j’ai pu enseigner dans quelques universités publics et privées comme Enseignant Vacataire. Mais je n’étais pas dans mon élément , le fait d’avoir un patron sur le dos était quelque chose que je ne supportais pas, j’ai toujours aspiré à me mettre à mon propre compte et c’est là que mon frère Amin AL-KHARRAZ me propose de fonder ensemble une école de formation. Pourriez-vous nous présenter First Leaders Consulting en quelques lignes :Comment cette idée vous est-elle venue ? Quelles ont été vos motivations et vos sources d’inspiration ? First Leaders Consulting a été créé en Novembre 2015 par mon frère et moi. Tout ce qu’on voulait c’était créer une école de formation. Manifestement, je considère que nos réalisations actuelles sont le fruit d’un pur hasard. On a créé la société sans stratégie clairement définie, on a attendu jusqu’ à 2017 pour lancer nos premières formations et maintenant First Leaders Consulting est devenue la Mecque de toute personne voulant étudier la langue Turque, Japonaise et Coréenne. On est d’ailleurs la première école privée en Tunisie qui s’est focalisée sur ces trois langues exotiques, recommandée par l’Ambassade de Corée et l’Ambassade du Japon. First Leaders Consulting n’est pas uniquement une école de formation mais elle est aussi une entreprise qui crée des évènements en relation directe avec la culture asiatique et comme exemple, je vous cite la première édition du Kpop Mghreb Festival (2019) ; on était le partenaire officiel de l’Ambassade de Corée. Vous vous interrogez certainement sur l’existence du terme CONSULTING après First Leaders ? En fait, étant soucieux de l’avenir entrepreneurial de mon pays la Tunisie, à partir de Mars 2022, on a entrepris une nouvelle activité qui est la création d’entreprise, conseil et domiciliation. Que représente l’entrepreneuriat pour vous ? Je dirais que l’entrepreneuriat est l’essence même de l’économie dans n’importe quel pays. Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ? Peut-on dire que la concurrence est un paramètre de difficulté ? Au début, on n’avait pas assez d’argent pour avoir notre propre local, donc on était obligé de travailler dans des endroits qui ne nous appartenaient pas. Bref, on était tenu de sceller des partenariats avec des coworking space. En ce qui concerne la concurrence, j’avoue que la présence d’un nouvel entrant dans le marché m’a toujours motivé pour innover , d’ailleurs les cours que nous donnons ont beaucoup évolué par rapport aux cours qu’on a proposés en 2017. Donc on peut voir la concurrence comme un moteur qui nous pousse à aller de l’avant et développer le produit que nous avons mis en vente. Quel regard portez-vous sur la situation de l’entrepreneuriat en Tunisie ? Ce qui est triste en Tunisie, c’est que l’esprit entrepreneurial n’est pas assez développé. Je me souviens lorsque j’ai été étudiant, on a eu un cours de culture entrepreneuriale, ce cours était assuré par un enseignant chercheur théoricien et c’est généralement le cas, à l’université publique. Je pense que vous avez une réponse à ma question… Qu’auriez-vous envie de dire aux jeunes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat? Quels conseils leur donneriez-vous ? On s’est livré une guerre sans merci! Si vous pouvez endurer les échecs, les erreurs, les mauvaises surprises, la fatigue et la peur de l’échec, vous êtes donc fait pour être un entrepreneur ! Sinon, ce n’est pas grave, vous serez l’outil d’une autre personne qui fera tout ce qui est en son pouvoir, pour que vous réalisiez son propre rêve .La vie est une question de choix! Entrevue de la Radio Libre Francophone recueillie par Ghofrane Gmati

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