Amel Belkahla :« L'éducation sexuelle passe par l'éducation à la sexualité dès les premières années de l'enfance ».
1/Bonjour Amel, pourriez-vous nous parlez un peu
plus de votre livret "Non aux abus sexuels !" et nous préciser à
qui s'adresse-t-il ?
Lors de la diffusion de mon livret, j’étais
dans la sensibilisation, j’ai commencé par la création de le hashtag éducation
sexuelle informer sensibiliser accompagner.
Après les attaques offensives je me
trouve inconsciemment engagée à redéfinir le thème de l’éducation sexuelle et
ses impacts, le harcèlement sexuel, la relation entre l’éducation et les abus
sexuels.
En effet, on ne peut pas se leurrer
sur l’éducation sexuelle qui déclenche depuis longtemps les rumeurs et la
désinformation.
En tant qu’activiste féministe,
futur enseignante et journaliste, je suis dévouée à prôner l’éducation
sexuelle.
Par ailleurs, je me suis penchée sur
ce sujet pour réaliser mon PFE (projet de fin d’études) sous l’encadrement de
mon professeur M GRIRA.
Mon livret est fondé sur cette
question « comment éduquer les filles et les garçons dans le respect
mutuel afin d’éviter les harcèlements sexuels qui se
propagent et s’amplifient de plus en plus malgré les législations
avant-gardistes mises en place en Tunisie ?
A mon sens, l’éducation sexuelle
passe par l’éducation à la sexualité dès les premières années de l’enfance
Par le biais de ce livret, j’ai
essayé de clarifier la définition de
l’éducation sexuelle comme suit :
‘’ L’éducation sexuelle n’est pas seulement
une information sexuelle basée sur la nomination des organes génitaux
scientifiquement mais elle consiste également à distinguer les touchers et les
attouchements, apprendre à respecter l’intimité d’autrui.
Apprendre à réagir dans les
situations difficiles
Comprendre en quoi consiste le harcèlement
Instaurer l’égalité entre les sexes
Avoir une image positive sur notre corps
A qui tu t’adresses ?
A ceux qui se penchent sur cette
cause.
Et précisément aux parents, aux enfants
et aux enseignants.
Si les parents n’abordent pas convenablement
la sexualité, les enfants vont recevoir
des informations non fondées, basées sur des
données inexistantes ou déformées susceptibles de les tromper voire les
manipuler.
Je souligne les dangers que
l’utilisation d’internet peut représenter pour les enfants qui sont de plus en plus saturés d’informations et
livrés à eux-mêmes devant leurs écrans.
Il
importe à chacun de relever la mission de protection et d’éducation de nos enfants contre la désinformation en matière
se l’éducation sexuelle sur la toile.
3/ Parlez-nous des
expériences qui vous ont permis de nourrir le thème de l'éducation sexuelle que
vous avez abordé dans votre livret ?
Après
la révolution, la Tunisie a été déferlée par une vague de violence extrêmement inquiétante.
Les statistiques du harcèlement en
Tunisie mettent en évidence la nécessité d’agir...
Avec beaucoup de détermination et de
préparation, le jour j est arrivé :
Par une déclaration de presse,
en novembre 2019, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem a précisé que
l’inclusion de l’éducation sexuelle dans le programme d’enseignement a été
préparée depuis des mois et sera enseignée de manière interactive afin
d’éduquer les élèves pour réduire les abus sexuels sur des enfants, devenus
dernièrement un phénomène répandu »
En définitive, Tout ceci m’a encouragée à aller
plus loin dans l’idée de ce livret et m’a révoltée de plus en plus.
4/Pourquoi avez-vous choisi d'écrire en arabe dialectal (Darija) ?
J’étais inspirée par le dramaturge tunisien Taoufik Jebali et son écriture en
dialecte tunisien
Notre dialecte
tunisien ne représente pas une véritable menace sur notre langue arabe.
En Tunisie, comme dans tous les
pays arabes, l’arabe littéraire (ou classique) coexiste avec le dialectal.
A mon sens, il s’agit de mettre
en valeur notre arabe tunisien en tant que langue vivante en perpétuelle
évolution.
J’aspire de
mon côté à promouvoir et défendre cette partie de notre identité linguistique dont
les origines remontent au moins à la période punique, à l’époque de la civilisation
carthaginoise. Se sont ajoutées ensuite des influences berbères, arabe,
française, ou encore italienne.
J’ai choisi
l’arabe tunisien pour que mon message soit fluide, simple et adapté au grand
public.
5/ Quelle(s) difficulté(s) avez-vous éprouvée pendant l'écriture de ce livret
? Comment les avez-vous surmontées ?
Honnêtement
de temps en temps j’ai éprouvé quelques difficultés au niveau de la traduction de
certains concepts scientifiques.
En plus de
cela, il y avait la pression du temps pour tout pouvoir finir dans les délais prévus.
En tant
qu’étudiante, j’ai travaillé fort afin de trouver l’équilibre entre mes études,
mon stage, et la préparation de mon PFE.
Je tiens à remercier
mes ami(es), ma famille et mes collègues et toutes les personnes qui de forme
directe ou indirecte m’ont encouragée au long de cette période.
Ça me fait chaud au cœur de voir mon livret publié
et diffusé avec des moyens minimes, ainsi apporter à ma façon ma pierre à
l’édifice dans la lutte contre les abus sexuels.
Merci à vous bien Ghofrane de votre soutien !
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