Interview : Mme Aicha BACHA : 

« Nous avons de grands projets pour ce continent ! »











es femmes africaines ne veulent plus être considérées comme des membres défavorisés de la société ayant besoin de charité, mais veulent plutôt être considérées et reconnues comme une force puissante et créatrice qui doit être libérée, responsabilisée et surtout autonomisée dans un marché africain équitable.

 Cela libérera leur potentiel en tant que vecteurs de croissance dans un continent où l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes constituent la priorité des priorités.

Les femmes aspirent à accéder au pouvoir décisionnel dans les affaires sociales, politiques, économiques et culturelles sur un même pied d’égalité que les hommes.

Miser sur les femmes est aujourd’hui impératif pour bâtir l’Afrique de demain : paisible solidaire et prospère.

À ce propos, la RLF a eu le plaisir de recueillir une interview de haute volée auprès de Mme Aicha BACHA la secrétaire Générale du Mouvement Mondial des femmes Leaders Panafricaines (MMLFP) docteure en Sciences Sociales, chercheure au Centre des études de Coopération Internationale et de Développement à l’université Libre de Bruxelles, afin de nous présenter cette organisation et mettre en lumière le leadership féminin en Afrique et la contribution des femmes africaines aux processus décisionnels des institutions publiques, privées et multilatérales.

 

Entretien :

 

Pourriez-vous nous présenter le mouvement mondial des femmes leaders panafricaines ?

Le mouvement mondial des femmes leaders panafricaines, MMLFP en sigles, est une Organisation de plaidoyer et d’action   avec une vision sociale économique, culturelle et politique d’émancipation des femmes et des jeunes filles africaines du continent, de la diaspora africaine et des caraïbes. En tant que mouvement, nous sommes convaincus que les peuples d’Afrique et la diaspora partagent une histoire et une destinée commune et que leur progrès social économique est lié à leur unité donc nous travaillons en synergie avec plusieurs plateformes.

Le MMFLP est l’ONG-enfant de l’organisation OMEGA, une ONG fondée par Marthé DEDE KOIVOGUI en qualité de fondatrice et présidente de notre plateforme depuis plus de 25 ans. Notre objectif principal est de permettre à notre mouvement de servir de plateforme de dialogue politique, mais aussi de poursuivre les institutions qui faillent aux respects des traités internationaux signés, et poursuivre les États qui bafouillent les droits primaires de nos populations et qui commettent des abus, devant des juridictions internationales ou des institutions internationales. Pour la bonne et la simple raison : nous sommes convaincus que la dignité humaine se base sur le respect des droits fondamentaux. La prospérité des peuples et leur développement économique suivront sûrement.

Quels sont les maux dont souffre la femme africaine ?

 Les maux dont souffrent la femme africaine sont nombreux et dont la gravité change d’un pays à l’autre : je peux vous citer quelques exemples comme la précarité, les discriminations liées au genre, les mutilations génitales féminines, la violence conjugale physique, psychologique ou financière, l’analphabétisme, l’inégalité fondée sur le genre dans l’accès aux postes de pouvoir, l’inégalité successorale entre hommes et femmes dans certains pays et j’en passe…

Comment évaluez-vous l’entrepreneuriat féminin sur le continent africain et quelles initiatives ont été déjà prises pour placer l’entrepreneuriat féminin au cœur des politiques de développement?

Permettez-moi juste d’attirer votre attention sur le fait que l’Afrique est le premier continent où le taux de femmes est le plus haut au monde avec plus de 600 millions de créatrices d’entreprises. Mais on doit tout de même reconnaître que nous avons un long chemin à parcourir en matière d’accès aux financements. Cela s’explique par un phénomène d’autoexclusion des crédits, d’ailleurs, beaucoup de femmes ignorent même l’existence de microcrédits, etc…  À mon sens, il est grand temps pour nous en tant que mouvement de sensibiliser les États africains à l’intérêt de créer des fonds d’aides aux femmes entrepreneurs. Depuis un moment, nous essayons d’organiser des formations gratuites en ligne dédiées aux jeunes filles et femmes sur l’entrepreneuriat féminin depuis la recherche des fonds jusqu’à l’étape de commercialisation.

Pourriez-vous nous parler de vos événements clés qui ont marqué ces derniers mois?

 Tous nos événements sont des événements clés et marquant parce que nous sommes engagées avec l’ONU Femmes. Chaque événement est conçu et réalisé pour célébrer une date internationale, Nous avons mené une campagne activiste pour célébrer la journée internationale des droits de la femme. Nous avons organisé des tables rondes sur plusieurs thématiques notamment l’impact de la pandémie Covid-19 sur les conditions des femmes, la politique et la sécurité, la violence conjugale et d’autres thématiques concernant l’entrepreneuriat au féminin. L’événement actuel consiste à organiser une campagne activiste qui s’étend sur un mois, destinée à célébrer la journée internationale de la fille. 



 Qui sont vos partenaires et quels rôles jouent-ils?

Nos partenaires sont nombreux, je vous invite à voir leurs logos sur les affiches de nos événements, je ne souhaite pas les énumérer quitte à en oublier certains. Nous avons des partenaires étatiques (des gouvernements), des médias, des universités, des centres d’études, des ONGs … Leur rôle est de veiller à la bonne concrétisation de nos projets et l’assurance de leur bon fonctionnement.

Quels sont vos prochains projets?

 Nous ambitionnons d’ici à 2026 de former 40.000 filles dans différents secteurs leur permettant de promouvoir leur indépendance financière et leur développement. Nous aspirons à créer un changement concret, notre mouvement est convaincu que tout est possible avec l’éducation. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle nous coorganiserons un forum mondial sur l’éducation en Afrique, nous avons des grands projets pour ce continent, nous vous communiquerons les détails dès que possible.

 

Propos recueillis par Ghofrane GMATI













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