Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes 2021 : « N’enfante pas, n’avorte pas, tu n’es pas une priorité !»







Elle démarre le 25 novembre, la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles et se termine le 10 décembre, jour de la commémoration de la journée internationale des droits de l’homme.

« Les 16 jours d’activisme contre la violence liée au genre » est une campagne mondiale qui se déroule chaque année et vise à prévenir et éradiquer la violence à l’égard des femmes et des filles.

Cette campagne vise à accroître la sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles et à assurer l’évaluation des mesures prises dans les sphères privées comme publiques.

À cette occasion, le 25 novembre, en partenariat avec l’association tunisienne pour la défense des libertés individuelles ADLI et l’association tunisienne de prévention positive l’ATP+, la plateforme INNSANE a organisé un webinaire informatif et interactif sous le slogan « N’enfante pas, n’avorte pas, tu n’es pas une priorité ! » dédié à la présentation d’un premier épisode d’une série de webinaires intitulée « Pourquoi m’as-tu oubliée ? » qui sera mise en place par INNSANE en collaboration avec plusieurs partenaires sur une période de deux ans.

Des femmes « mises sur la touche » …

« Des corps exclus », « Bodies outside the account », « أجساد خارج الحساب » est le premier podcast d’investigation en Tunisie qui fournit un aperçu sur les violations du droit à la santé sexuelle et procréative pendant la pandémie COVID-19.

Réalisé par une jeune équipe de journalistes engagées Amal SAMET, Hekma MSADDAK et Amal EL MEKKI et produit par Aicha GHANNOUCHI, avec l’appui de l’EED (European Endowment for Democracy), ce podcast est le premier d’une série de dix podcasts qui sera diffusée autour des atteintes aux droits de l’homme et les abus commis pendant la pandémie. À travers ce podcast de témoignages, les journalistes ont donné libre cours aux femmes qui sont venues livrer avec amertume leurs histoires et expériences affligeantes face aux violations de leurs droits sexuels et reproductifs et les obstacles qui entravent leur accès aux services de santé sexuelle et procréative et aux soins adaptés respectueux et confidentiels.

Les droits des femmes en matière de santé sexuelle et procréative et leurs choix dans ce domaine ont été bafoués, ignorant sciemment la loi 214 du Code pénal tunisien qui garantit l’avortement depuis 1973 gratuitement à la demande de la femme jusqu’à trois mois de grossesse et les engagements internationaux signés et ratifiés par la Tunisie sur l’élimination de toutes les formes de discrimination faites aux femmes et aux filles.

Lors de ce webinaire, la présidente de l’association tunisienne pour la défense des libertés individuelles, Mme Soumaya BELHAJ a mis en lumière les différentes dimensions de la sexualité en démontrant que les atteintes aux droits sexuels et reproductifs découlent de violations d’autres droits humains y compris la discrimination persistante à l’égard des femmes et les stéréotypes de genre en Tunisie.


Ce qui sous-entend ces tendances régressives à contrôler le comportement physique et sexuel de la femme.

Par la même occasion, elle nous a présenté l’association, le travail faramineux déployé en matière des libertés individuelles afin d’évoluer les regards et les mentalités sur les discriminations qui frappent la société tunisienne et la panoplie de publications disponibles en ligne sur le site de l’ADLI.



De son côté, la présidente de l’association tunisienne de prévention positive l’ATP+, Mme Souhaila BEN SAID a tiré au clair les impacts de la crise sanitaire qui s’est accompagnée par une flambée de violence à l’égard des femmes, ce qui a aggravé les discriminations, mais aussi a accru leur exposition au VIH et aux maladies sexuellement transmissibles.

Les services de santé sexuelle et procréative n’étaient pas accessibles :

Cela inclut l’accès à la contraception, l’avortement médicalisé dans la mesure prévue par la loi, la disponibilité des contraceptifs et les produits de santé procréative.

Ainsi, les répercussions des confinements et les restrictions de déplacement imposées afin de limiter la propagation de la pandémie ont amenuisé les droits sexuels et reproductifs des femmes et limité leur accès aux services de prévention et traitement du VIH.

Sans passer outre le rôle prépondérant de l’ATP+ qui s’est largement mobilisée pour repérer, rassurer, soutenir et accompagner les femmes lanceuses d’alertes et les groupes les plus vulnérables déjà surexposés à la violence, notamment les personnes LGBTQ+, les travailleuses du sexe, les personnes vivant avec le VIH et les sans-abris… sur tout le territoire tunisien afin de subvenir à leurs besoins vitaux et en produits de santé sexuelle et procréative.







Le webinaire a pris fin avec une chanson bien adaptée à cet évènement « Chbiki Nsititni * » de l’artiste engagé Yasser JRADI.

 

Chbiki Nsitini* : Pourquoi m’as-tu oubliée ?

 

Liens utiles :

INSANE :

https://innsane.org/

Webinaire : https://www.facebook.com/Innsane.org/videos/1126517394831806

L’association tunisienne de prévention positive ATP+ :

https://www.atpplustunisie.com/

L’association tunisienne pour la défense des libertés individuelles ADLI :

http://adlitn.org/

 

Par Ghofrane GMATI – RLF Média

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